Le mannequin haitiano-américaine Wildine Aumoithe, détentrice de deux Guinness World Records, était l’invitée de l’émission “Carel In The Morning” ce mercredi 23 avril. Elle a profité de cette occasion pour revenir sur son parcours, ses défis personnels et professionnels, ainsi que son engagement dans le monde de la mode.
Wildine Aumoithe est née aux États-Unis de parents haïtiens. Dès sa naissance, une maladie appelée dysplasie Saddan a freiné sa croissance. Aujourd’hui âgée de 21 ans, elle mesure 2 pieds 4 pouces, soit environ 72 centimètres. Étudiante en troisième année de design graphique, elle confie se battre chaque jour pour mener une vie qu’elle souhaite aussi ordinaire que possible. « En fait c’est vrai que je ne suis pas développée comme tout le monde, en revanche je suis humaine autant que les autres humains », affirme-t-elle.
Durant son enfance, Wildine a dû faire face à de fréquents problèmes de santé liés à la fragilité de son organisme. « Très souvent j’étais malade, parfois je passais un à deux mois sur le lit de l’hôpital », se souvient-elle. Si elle accepte aujourd’hui sa condition, elle reconnaît néanmoins vivre dans un environnement qui ne lui était pas destiné. « Je dois beaucoup apprendre pour m’adapter, et je pourrais dire que cette atmosphère n’était pas construite pour moi. Jusqu’à présent je continue à vivre », ajoute-t-elle.
En dépit des obstacles, Wildine a toujours nourri le rêve de devenir utile à sa communauté. Elle explique qu’elle envisageait initialement une carrière dans la pharmacie, avant de se réorienter vers le domaine artistique, qu’elle jugeait plus en accord avec ses aspirations. « Je voulais devenir pharmacienne mais au fil du temps j’ai changé d’avis parce que ma passion pour l’art était beaucoup plus prononcée », souligne la jeune femme. Active sur YouTube, elle anime une chaîne où elle a déjà publié plus de 500 vidéos.
Elle insiste également sur le fait que sa vie n’est pas si différente de celle des autres personnes vivant avec un handicap, qu’elles soient aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. « J’ai rencontré des difficultés notamment quand je me rends dans un endroit qui n’a pas de rampe ou une table qui correspond à la hauteur de ma chaise », confie-t-elle. Mais ces contraintes ne l’empêchent pas de vaquer à ses occupations quotidiennes. « Cela ne m’empêche pas de m’occuper de mes affaires comme aller à l’école et remplir d’autres tâches, en passant je suis toujours occupée », confirme-t-elle.
C’est en 2021, alors qu’elle était âgée de 18 ans, que Wildine décroche son premier record Guinness mondial, celui de la femme immobile la plus courte au monde. Elle raconte les circonstances de cette distinction : « Je n’ai pas cherché à appliquer pour le record, en fait, cela est arrivé après ma participation dans un documentaire. Un beau matin, j’ai reçu un mail de Guinness record qui m’invite à postuler, cependant je ne l’ai pas fait tout de suite car le coronavirus battait son plein. Puis un an après je l’ai fait », précise-t-elle.
Deux ans plus tard, en 2023, elle obtient un second record, celui du modèle professionnel le plus petit au monde, à l’occasion de sa participation à Runway of Dreams : A Fashion Revolution, un événement organisé dans le cadre de la Fashion Week de New York. « Après avoir posté une photo de moi sur ma page Instagram lors de ma participation dans cette activité, dans moins de quatre heures de temps ils m’ont écrit à nouveau pour me dire je suis qualifiée pour être le modèle le plus court au monde », souligne Wildine.
Lors de cet événement, elle a représenté Runway of Dreams, une organisation à but non lucratif dont l’objectif est de créer des espaces dans l’industrie de la mode pour les personnes en situation de handicap. Elle précise : « Le propriétaire de Runway est aussi propriétaire d’une compagnie de management. J’ai intégré sa compagnie formellement, avec cette compagnie ils m’ont réservé pour les spectacles ou n’importe quelles autres choses. Et c’est ainsi qu’ils m’ont proposé d’être un modèle pour la Fashion Week. Je réponds pourquoi pas. Et c’était une belle expérience, j’ai rencontré des modèles chez Victoria Secret. »
À travers ce témoignage, Wildine Aumoithe rappelle la nécessité pour les industries culturelles et créatives d’intégrer davantage de profils atypiques et de garantir un environnement inclusif pour toutes les personnes, indépendamment de leur condition physique.
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Wideline Aumoithe sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous :
Par Youbens Cupidon © Chokarella
