Gandhi Stiverne Dorsonne, qui se présente sous le pseudonyme de « Gandhi 1er, Le Métronome », était l’invité de l’émission “Carel in the Morning” ce lundi 21 avril 2025. À cette occasion, l’auteur a annoncé la parution prochaine d’une trilogie littéraire, dont les thématiques s’articulent autour de l’alimentation saine, de la spiritualité et de son ressenti personnel. L’échange avec l’animateur a également permis d’aborder ses débuts dans le Rap Kreyòl, les coulisses du monde du spectacle, ainsi que son cheminement personnel.
Lors de l’entretien, Gandhi est revenu sur ses premiers contacts avec l’écriture. Il situe cette période à sa classe de 4e, époque où il écrivait principalement des poèmes et des acrostiches. Son premier livre publié s’intitule Lè kè m ap depale. « Li pa gen anyen pou wè ak poésie traditionnelle men pito yon fòm ekri mw rele Rapawòl ki vle di Pawòl rap », précise-t-il. « Mwen itilize ekriti kòm yon fòm d’expression », ajoute-t-il, se définissant comme un « auteur lyrique ».
La trilogie annoncée comprendra trois ouvrages interconnectés. Le premier, intitulé Je rire et je pleure avec plaisir, porte sur l’équilibre émotionnel entre la joie et la tristesse. Il s’agit, selon l’auteur, d’un parcours intérieur lui ayant permis de comprendre que tout dépend de la perspective adoptée. Il y dévoile sa vulnérabilité et considère cette œuvre comme une forme d’autothérapie. La préface du livre a été rédigée par la chanteuse Emeline Michel.

Le deuxième livre est axé sur le bien-être. Gandhi y décrit l’usage des plantes comme remèdes à certains maux, à partir de son expérience personnelle. Il évoque notamment une période de trois ans marquée par des maux de tête persistants, ayant conduit à une opération chirurgicale au niveau du crâne. « Esperyans sa debouche chemineman m vers la spiritualité, fè m konprann lavi yon lòt jan », souligne-t-il.
Le troisième ouvrage explore les connexions possibles avec la Mère universelle. Il y est question de pratiques à dimension scientifique et d’une volonté de faire réfléchir le lecteur sur certains mythes. L’auteur indique que les trois livres sont liés par une même idée : celle de l’équilibre entre le corps et l’esprit. « Un esprit saint dans un corps sain », affirme-t-il, suppose un entretien constant du corps et une reconnexion avec la nature. « Anpil fwa sa wap chache deyò, se anndan w li ye, youn nan wout se konekte ak lanati », insiste-t-il.
Au cours de l’interview, Gandhi a également abordé son rapport à la notoriété. Il dit s’être interrogé sur son choix de devenir une figure publique, soulignant les exigences que cela impose. À force de chercher à satisfaire les autres, il estime avoir perdu de vue ses propres besoins, une période qu’il qualifie de dérangeante.

Une conversation avec l’artiste Dener Seide l’a amené à envisager autrement sa visibilité publique. Il explique avoir compris que cette position peut être un levier pour porter un message spirituel à une audience plus large. Il affirme aussi avoir trouvé un moyen de rester fidèle à lui-même. « Moun se yon cheminman », dit-il, considérant que l’être humain est en constante transformation. Il affirme avoir choisi d’évoluer, d’apprendre continuellement et de se rapprocher de la nature, sans contrainte. « Jounen jodia mw son lòt moun », déclare-t-il.
Connu pour son expertise dans l’analyse de textes et l’animation d’émissions autour du Rap Kreyòl, Gandhi Stiverne Dorsonne est revenu sur ses débuts dans ce domaine. Il raconte avoir fait ses premières armes à la radio Galaxy, qu’il considère comme un tremplin. « E lè m vin nan rap, m toujou kanpe nan klan sa ki pi fèb yo », a-t-il déclaré.

Il a milité pour une meilleure reconnaissance du Rap Kreyòl dans l’industrie musicale haïtienne. Parmi ses initiatives, une tentative d’organisation d’un festival dédié au genre, qui n’a toutefois pas duré. Aujourd’hui, tout en explorant de nouvelles perspectives, il continue de mettre en lumière le travail des rappeurs et de proposer de nouveaux formats d’émissions.
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Gandhi Stiverne Dorsonne sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous :
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella