Ce mardi 1er avril 2025, Marc Alain Boucicault, président-directeur général de BANJ, était l’invité de Carel Pedre dans l’émission matinale « Carel in the Morning ». L’entretien a permis d’explorer l’évolution de BANJ depuis sa création en 2017, les perspectives d’avenir avec le concept de BANJ 4.0, ainsi que les changements personnels vécus par son fondateur.
Dans une ambiance détendue, Marc Alain Boucicault est revenu sur les défis et les succès de BANJ au fil des années. Il a rappelé le passage d’une équipe de jeunes motivés à une structure capable de mener des projets d’envergure en collaboration avec des bailleurs de fonds et des institutions internationales, notamment la Banque interaméricaine de développement (BID) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Marc Alain Boucicault et son épouse avaient prévu de s’installer en Haïti pour développer BANJ, mais l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 a bouleversé leurs plans. Face à l’insécurité croissante, le couple a choisi de s’exiler aux États-Unis.

Aux États-Unis,Marc Alain Boucicault a poursuivi ses études à Harvard University, se spécialisant dans le développement d’écosystèmes. Parallèlement, il est devenu père de deux filles, un événement qui a marqué sa vie. « Ane sa se youn nan moman pi difisil nan vi m », confie-t-il, soulignant les défis de concilier ambitions professionnelles et responsabilités familiales.
En dépit de la distance, il a continué à gérer BANJ tout en travaillant au MIT. Ce rythme intense l’a amené à réévaluer ses priorités et à privilégier un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Inspiré par son expérience à Harvard, il a adopté une approche plus ciblée, mettant l’accent sur des projets de qualité plutôt que sur la multiplication des engagements.

BANJ 4.0 : une nouvelle étape
Malgré les difficultés et son installation aux États-Unis, Marc Alain Boucicault a choisi de renforcer son implication dans BANJ. Lors de son entretien avec Carel Pèdre, il a expliqué que l’entreprise a subi deux pillages, une situation qui l’a profondément affecté. Il a perdu 70 % de son équipe, mais a réussi à restructurer BANJ en constituant une nouvelle équipe motivée.
Depuis sa fondation en 2017, BANJ a franchi plusieurs étapes clés. BANJ 1.0 a été consacré au développement et à la vente d’idées. BANJ 2.0 a marqué l’ouverture d’un espace physique, accueillant des événements en partenariat avec des entreprises comme Google et Facebook. BANJ 3.0 a vu un changement de modèle économique, passant du soutien aux startups à la consultation et la mise en place de programmes structurés. L’organisation a financé 125 startups, investi près de 500 000 dollars et formé 3 000 personnes aux métiers du numérique. Elle a aussi mené des initiatives régionales comme le “Créatif Tech Lab”, organisé en Jamaïque, à Trinidad et au Honduras en partenariat avec la BID.
Désormais, BANJ 4.0 marque une nouvelle phase. Inspiré par son expérience au MIT, Marc Alain Boucicault souhaite renforcer les liens entre entreprises et entrepreneurs, en développant des événements et des programmes destinés à soutenir des initiatives à fort impact.

Un dialogue sur la paternité et l’entrepreneuriat
Au-delà de BANJ, l’entretien a été l’occasion d’évoquer la paternité. Marc Alain Boucicault et Carel Pedre, tous deux pères de famille, ont abordé l’absence de modèles de pères engagés dans la communauté haïtienne. Un sujet qu’ils jugent essentiel.
L’entretien a également permis d’évoquer BANJ Media, un projet porté par Woodjino Chérilus au sein de BANJ. Ce projet s’inscrit dans la volonté d’élargir l’impact de la structure en intégrant de nouvelles dynamiques entrepreneuriales.
L’évolution de BANJ et la vision de Marc Alain Boucicault pour l’avenir révèlent une volonté de s’adapter aux réalités changeantes tout en restant fidèle à l’objectif initial : créer un écosystème propice à l’innovation et au développement d’affaires en Haïti.
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Marc Alain Boucicault sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella