Nancy Lainé, un parcours entre engagement social et communication

Née le 15 février 1985 à Pétion-Ville, Nancy Lainé s’est illustrée par son engagement et sa détermination. Ancienne journaliste à la Radio Télé Galaxie, elle s’est tournée vers l’humanitaire et la défense des droits sociaux. À la tête du Réseau National des Groupes Sanguins de Rhésus Négatif (RENAGSANG), elle mène des actions en faveur de l’accès aux soins et de la sensibilisation au don de sang. Elle a retracé son parcours lors d’un entretien avec la rédaction de Chokarella.

Nancy Lainé a effectué ses études primaires à l’école nationale République du Guatemala. Elle a poursuivi une partie de son secondaire à l’Institut Emmanuel avant d’obtenir son diplôme au Lycée National de Pétion-Ville. Sa jeunesse a été marquée par des difficultés financières. « J’habitais avec ma sœur, mais sa situation économique ne permettait pas de joindre les deux bouts. Alors, j’ai choisi de prendre mon envol », raconte-t-elle.

Pour subvenir à ses besoins, elle a lancé une petite activité de vente de kokiyòl et d’akasan, proposant également ses produits à ses camarades de classe. « Toute ma vie s’est construite au prix de nombreux sacrifices et d’un dépassement personnel constant », confie-t-elle.

Une carrière entre journalisme et engagement social

Après deux années d’études en sciences de l’éducation à l’Université Américaine des Sciences Modernes d’Haïti (UNASMOH) entre 2007 et 2013, elle a rejoint l’institution Isaac Astrone, fondée par son mari. En 2014, elle intègre la Radio Télé Galaxie, où elle travaille durant dix ans. De 2019 à 2021, elle occupe le poste d’attachée de presse à l’Association pour la Promotion de la Famille Haïtienne (PROFAMIL). Plus récemment, elle a été conseillère en communication à l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) jusqu’à sa démission.

Toujours avide d’apprendre, elle est aujourd’hui étudiante en sciences juridiques à l’École de Droit et des Sciences Économiques des Cayes (EDSEC) et envisage de se spécialiser en droit de l’enfant. Elle envisage également de se former à l’École de la Magistrature.

L’engagement à travers RENAGSANG

En quête de solutions aux difficultés d’accès au sang en Haïti, Nancy Lainé a créé RENAGSANG, une initiative visant à mobiliser des donneurs de groupes sanguins rares. « L’idée était d’abord de retrouver des personnes du même rhésus que moi, car ces groupes sanguins sont extrêmement rares », explique-t-elle. Depuis, son initiative a permis la collecte de nombreuses poches de sang pour les patients en situation d’urgence.

Malgré ses nombreuses responsabilités, elle reste attachée à son métier de communicante. « La communication est le domaine où j’ai le plus évolué. J’ai pu faire mes preuves à PROFAMIL, l’OPC et le CNSCA », souligne-t-elle.

Nancy Lainé est également impliquée dans un programme socio-éducatif gratuit pour les enfants et les jeunes au sein du Centre de Développement Communautaire (CEDEC). Elle est en parallèle cheffe d’entreprise avec « Unique Service Traiteur Location & Déco », une structure spécialisée dans la décoration événementielle, la restauration et la location de matériel.

« Tout ce que je fais forme un tout. Je ne me vois pas comme quelqu’un qui a du succès, mais plutôt comme une personne choisie. Rien de ce que je représente aujourd’hui ne vient de moi seule », affirme-t-elle. Elle admet cependant que ses engagements lui laissent peu de temps pour sa famille. « Mes filles, qui sont en pleine crise d’adolescence, se plaignent que je ne passe pas assez de temps avec elles », confie-t-elle.

Au fil de son parcours, elle a été distinguée à plusieurs reprises, recevant notamment le Prix du Patriotisme Jean Léopold Dominique et, en 2025, celui des 50 femmes modèles et inspirantes d’Haïti. Malgré les difficultés, elle poursuit ses actions avec détermination. « La crise des cinq dernières années a tout compliqué. Faire un travail important sans moyens devient difficile », souligne-t-elle.

Alors que la situation du pays demeure instable, Nancy Lainé préfère regarder l’avenir avec sérénité. « Je ne me fixe aucune limite professionnelle. Plus que jamais, je me concentre sur moi-même », affirme-t-elle.

Pour conclure son intervention à Chokarella, elle a tenu à adresser un message d’espoir à ses compatriotes : « Demen ta dwe miyò, demen dwe miyò, demen ap miyò. »

Par Gerole Midy © Chokarella

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