Le chanteur haïtien Joeffrey Louis, plus connu sous le nom de Good Tang, était l’invité de l’émission “Carel In The Morning” ce vendredi 21 mars. L’ancien bassiste et pianiste des groupes X-Tassy et Enposib a profité de cette occasion pour revenir sur son parcours musical et présenter son nouvel album, “Ma Muse”.
“J’ai commencé à réfléchir à ce projet après la dissolution du groupe Enposib en 2023. J’avais l’habitude d’écrire des chansons lorsque j’étais membre du groupe. Medjy Toussaint, le chanteur principal, m’aidait à chaque fois que je lui présentais un texte. Mais il me disait souvent que ce n’était pas encore le moment et que je devais continuer à travailler”, raconte-t-il avec humour. Aujourd’hui, Good Tang veut partager cette facette de son talent avec le public.
Né le 3 novembre 1987 à Chicago, dans l’État de l’Illinois, ce musicien haïtiano-américain a sorti son premier album solo le 11 mars dernier. Cet opus de dix titres est le fruit de 17 ans d’expérience en tant que bassiste et claviériste. Plusieurs artistes haïtiens, dont Kenny Haïti, y ont collaboré.
Issu d’une famille de musiciens, Good Tang raconte que la musique a toujours fait partie de son environnement. “Il y avait toujours une jam session à la maison. Mon oncle jouait de la basse, un cousin et un autre oncle étaient au piano”, se souvient-il. Il ajoute que le chanteur haïtien Ansy Dérose était le petit frère de sa grand-mère. “La musique était toujours là, mais je n’avais jamais imaginé en faire mon métier.”
Alors qu’il vivait en Haïti, il a développé une passion pour la musique en participant à des jam sessions avec des amis. “Un jour, je me suis dit que c’était la basse que je voulais jouer”, explique-t-il. En 2008, Chacha, le joueur de gong du groupe X-Tassy, lui propose d’intégrer une formation musicale. “J’étais ravi, je n’avais rien de mieux à faire à l’époque”, confie-t-il.
Bien que timide, il fait ses premiers pas en tant que chanteur au sein du groupe. “Je me rappelle qu’un jour, après le travail, je suis allé voir T-Claude qui composait un instrumental. Il me l’a fait écouter, et j’ai demandé quelques minutes pour réfléchir. Comme je n’aime pas chanter devant les gens, je suis sorti. J’ai trouvé une mélodie, puis j’ai pris mon courage à deux mains pour la chanter devant lui. Il l’a approuvée, et c’est ainsi que j’ai enregistré mon premier morceau, qui a ensuite figuré sur un album de X-Tassy”, raconte-t-il.
Selon lui, Chacha était le moteur du groupe. “Il gérait presque tout l’aspect administratif. Il voyait un avenir prometteur pour la formation et nous disait souvent qu’un jour, nous serions sur les plus grandes scènes du compas. On en riait à l’époque”, se souvient-il. Son aventure avec X-Tassy s’est arrêtée, mais il a conservé de bonnes relations avec les anciens membres.
Après cette première expérience, Good Tang rejoint le groupe Enposib. “J’aimais leurs sonorités tout en étant membre de mon premier groupe. Un jour, ils m’ont contacté pour remplacer temporairement leur bassiste. C’était une belle opportunité”, explique-t-il. Progressivement, il développe des liens étroits avec les membres du groupe.
Alors qu’Enposib prépare la chanson “Defo” à Miami, il passe tout son temps avec eux. “Un jour, Chacha, qui était déjà membre du groupe, a proposé que j’intègre la formation en tant que pianiste. Nous étions cinq dans la chambre, Medjy et Nico ont donné leur accord”, raconte-t-il.
Lors d’une répétition prévue avant un concert en Haïti avec Boukman Eksperyans, Medjy est absent. “Quand je l’ai appelé, il était déjà en avion pour Haïti. La répétition n’a pas eu lieu, mais j’avais l’habitude de répéter seul sur leurs morceaux”, explique-t-il. Le soir du concert, il monte sur scène et joue son premier solo de piano avec Enposib. “Quand j’ai joué, Medjy a réagi en s’exclamant : ‘Oh, Good Tang savait vraiment jouer !'”, conclut-il.
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Good Tang sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous
Par Youbens Cupidon © Chokarella
