Kathleen Jean-Charles a marqué les esprits lors du concours “An n chante Toto Bissainthe”, organisé dans le cadre du Festival International de Jazz de Port-au-Prince le vendredi 14 mars 2025. Grâce à son interprétation de “Loray Kale”, elle a remporté le premier prix ainsi qu’une place sur la Scène Découvertes du festival. Par ailleurs, l’artiste annonce la sortie d’un EP avant le mois de novembre.
Afin de rendre hommage à la chanteuse et comédienne haïtienne, les organisateurs du Festival International de Jazz de Port-au-Prince ont mis en place ce concours qui a rassemblé de nombreux artistes, chacun proposant des interprétations variées du répertoire de Toto Bissainthe. Parmi eux, Kathleen Jean-Charles, qui évolue dans le secteur vodou, s’est distinguée avec sa performance de “Loray Kale”, ce qui lui a permis de remporter la compétition.
Pour Kathleen Jean-Charles, qui se fait appeler Kath, cette expérience a été marquée par une forte intensité émotionnelle. D’ailleurs, elle décrit ce moment comme une succession d’émotions fortes. “On est passé d’émotion forte en émotion forte”, confie-t-elle. Cependant, sa participation n’a pas été de tout repos. En effet, elle a soumis sa candidature à la dernière minute, seulement quelques heures avant la date limite, une véritable course contre la montre qui, bien que stressante, était aussi source d’excitation. De plus, elle souligne le rôle déterminant de Titi Congo, qui a choisi le morceau qu’elle devait interpréter, ainsi que le soutien constant de son équipe.
Elle se souvient notamment du moment particulier où elle a appris sa sélection alors qu’elle se trouvait dans une zone sans accès à internet. “De la soumission à la délibération, c’était chaud ! Tout excités, nous étions optimistes”, explique-t-elle. Finalement, l’enthousiasme de son entourage, de son quartier et même d’inconnus l’ayant soutenue a renforcé sa détermination.
Si Kathleen Jean-Charles a choisi de participer à ce concours, c’est notamment parce qu’elle admire Toto Bissainthe depuis son enfance. En effet, elle raconte que sa mère écoutait souvent les chansons de l’artiste, ce qui a nourri son attachement à son œuvre. “J’admirais la femme qu’elle était”, dit-elle. De plus, elle mentionne l’appui inestimable de Welele et Titi Congo, deux artistes qu’elle respecte profondément et qui l’ont encouragée à se lancer dans la compétition.
En ce qui concerne sa préparation, elle a dû travailler en un temps limité. “Se tè ki bat ki bwè lapli !”, lance-t-elle en souriant, évoquant les efforts intenses fournis avec ses musiciens en seulement une journée pour peaufiner son interprétation. Lorsque le verdict est tombé, Kathleen Jean-Charles a ressenti un immense soulagement. “J’étais contente, soulagée”, confie-t-elle, tout en exprimant sa gratitude envers son entourage. À ses yeux, cette victoire représente bien plus qu’un simple prix : c’est la reconnaissance de son travail et de son engagement artistique. “Se tankou yon chèf kuizin ki f on manje epi manman l di l li gou”, illustre-t-elle, comparant cette réussite à l’approbation d’une mère sur un plat bien préparé.
Désormais, l’artiste se tourne vers la suite de son parcours. En effet, elle s’apprête à monter sur scène lors du Festival International de Jazz de Port-au-Prince et met actuellement la touche finale à son EP. “Je finis mon EP que l’équipe compte sortir avant le mois de novembre. Pa gen kanpe !”, affirme-t-elle.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella