Née à Port-au-Prince, Louise Samantha Rabel, 28 ans, partage son quotidien entre deux domaines exigeants : la médecine et le journalisme. Présentatrice et animatrice à Radio Magik 9 et Télé 20, rédactrice pour Le Nouvelliste et Ticket Magazine, elle exerce parallèlement comme médecin résidente en service social. Lors de son passage à la rédaction de Chokarella, elle revient sur son parcours atypique.
Après des études secondaires au Collège de l’Étoile puis au Collège Canado Haïtien, Louise Samantha intègre en 2015 la faculté de médecine de l’Université Notre-Dame d’Haïti. Mais son intérêt pour l’écriture la pousse également vers le journalisme. En 2021, elle suit une formation au Centre de Formation en Communication et en Administration (ISNAC). Consciente de la complexité de mener ces deux carrières de front, elle assume pleinement ce choix : « Professionnellement, je suis encore jeune. Et j’ai toujours nourri ces deux passions : la médecine et le journalisme », confie-t-elle.
Grande amatrice de sport, elle fait ses premiers pas dans le journalisme en créant en troisième année de médecine un blog, « AïeFoot », consacré au football. « C’est là que j’ai découvert mon talent pour l’écriture journalistique », raconte-t-elle. Grâce à une amie journaliste à la RTNH, elle rejoint ensuite la rédaction d’Info Sport Haïti et participe à des débats sportifs sur Tropic FM.
En 2021, elle rejoint Radio Télé Espace pour couvrir la Coupe d’Europe et la Copa América, animant le play-by-play et présentant le journal sportif « 900 secondes ». « Cette expérience, bien que brève, a été une véritable école pour moi », se souvient-elle.

Un parcours marquant dans les médias
Son entrée à Magik 9 en tant que co-présentatrice de « Sport 9 » aux côtés de Richard Holland, sous la recommandation du directeur Bermhan Gay, reste un moment déterminant : « C’était mon entrée dans l’un des plus grands médias du pays ». En 2022, elle attire l’attention de Frantz Duval, directeur de la radio, qui l’intègre comme journaliste récurrente. Elle anime alors « 109 Sport » avec Enock Néré, Legupeterson Alexandre, Papin Jean-Pierre et Sherlie Saintilmé, et participe à « Lekòl Lage » aux côtés de Sindy Ducrépin, Charly Amazan, Jephthe Estimé et Placide Jim.
En juin de la même année, elle rejoint Ticket Magazine et devient officiellement rédactrice au Nouvelliste en décembre 2022, jour de ses 25 ans. « Deux dates que je n’oublierai jamais. Aujourd’hui, je continue d’exercer ces deux métiers qui me passionnent : journalisme et médecine », affirme-t-elle.
Dans le journalisme, elle se consacre au sport et à la culture. En médecine, son service social lui permet d’être au contact de la réalité du terrain. « L’ambiance est intense et chaleureuse. Mon emploi du temps est toujours bien rempli, et j’aime cette dynamique », dit-elle. Consciente du poids financier de ses études sur ses parents, elle s’est rapidement prise en charge : « Je voulais alléger un peu la charge financière de mes parents, qui ont tout sacrifié pour m’offrir la meilleure éducation possible. Et je voulais le faire à travers mes passions ».
Journalisme et médecine, une double vocation
Conciliant ces deux domaines exigeants, elle voit en eux des valeurs communes : « Je me sens alignée lorsque je parviens à concilier l’exigence scientifique et la rigueur éthique de la médecine avec la mission d’informer et d’éclairer le public propre au journalisme. Ces deux disciplines, bien que différentes, exigent toutes deux une approche méthodique, de la rigueur et un engagement envers la vérité ».
Elle veille à bien distinguer ses deux missions : « Lorsque je porte ma blouse, je suis pleinement médecin, dédiée à mes patients et au respect de l’éthique médicale ». Mais parfois, ses deux mondes se croisent, comme dans sa rubrique sanitaire à « Lekòl Lage » : « Cela me permet de transmettre des informations fiables et contextualisées au grand public, favorisant une meilleure compréhension des enjeux de santé ».
Elle jongle entre ses obligations médicales et journalistiques avec une organisation rigoureuse : « Je planifie mes journées en fonction de mes obligations. Lors de mes gardes de 24 heures, je mets de côté mes activités radio et télé. En revanche, les jours où je suis post-garde, je m’assure d’être présente sur mes émissions et de couvrir les événements journalistiques ».

Malgré les difficultés rencontrées durant ses études – crises internes à la faculté, pandémie de Covid-19, instabilité socio-politique – elle est aujourd’hui médecin résidente et journaliste. « Me voilà en 2025 médecin résidente en service social et journaliste », dit-elle. Elle mise sur la formation continue pour renforcer ses compétences dans ces deux domaines.
L’avenir, elle l’envisage avec ambition : intégrer une organisation pour approfondir son engagement et poursuivre son double parcours avec la même passion et détermination.
Par Gerole Midy © Chokarella