À 23 ans, Loutchina Décius incarne bien plus qu’une simple voix dans la musique gospel haïtienne. Elle est un message, un ministère et une source d’inspiration pour de nombreux auditeurs. De ses débuts jusqu’à la sortie de son premier album « Lanmou Sensè », son chemin a été parsemé de souvenirs, de défis et d’ambitions grandissantes.
Lorsqu’elle repense à son parcours, Loutchina parle avec émotion des instants qui ont marqué son ministère. La sortie de son premier album, « Lanmou Sensè », reste l’un des moments les plus forts de sa carrière. Chaque vente-signature a été une occasion de vivre la présence de Dieu, que ce soit à Delmas, au Cap-Haïtien ou encore en République dominicaine.
Mais parfois, ce sont les gestes les plus simples qui touchent le plus profondément. Elle se souvient d’une petite fille, pas plus de dix ans, qui lui a tendu 50 gourdes en lui disant : « C’est tout ce que j’ai, mais je veux te l’offrir parce que je t’aime. » Ce moment selon elle, restera gravé dans son cœur, lui rappelant que la musique est bien plus qu’une mélodie : c’est un lien, une source d’émotion et d’espoir.
Si la musique est son moyen d’expression, son amour pour Haïti est indissociable de son art. Face aux crises que traverse le pays, elle exhorte ses compatriotes à ne pas abandonner la prière. « Je sais que certains se demandent pourquoi continuer à prier… mais nous devons prier comme jamais auparavant. » Inspirée par la détermination de figures comme John Knox, elle appelle à un engagement citoyen.
Pour elle, la prière seule ne suffit pas : l’unité et l’action sont essentielles. « Trop de divisions nous freinent. Il est temps d’agir ensemble pour un Haïti meilleur. »
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Quand elle regarde en arrière, Loutchina ne peut qu’être émerveillée par le chemin parcouru. « Tout n’est que grâce », confie-t-elle. Elle n’aurait jamais imaginé que sa musique puisse toucher autant de cœurs au-delà d’Haïti. Pourtant, ses prestations à l’étranger, notamment en France et en République dominicaine, témoignent de l’impact grandissant de son message.
Elle attribue cette expansion à Dieu, mais aussi aux personnes qui l’accompagnent : sa famille, son équipe, les médias évangéliques et bien sûr, son public fidèle. « Ce rayonnement international n’est qu’un début », affirme-t-elle avec conviction.
Les défis d’une femme dans l’industrie musicale évangélique
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Loutchina n’a pas ressenti de barrières liées à son genre dans son ascension. « Depuis le début de mon ministère, j’ai reçu plus d’appréciations que de rejets », confie-t-elle.
Cependant, les divergences doctrinales et les critiques sur les réseaux sociaux font partie du quotidien d’un artiste gospel. Un autre défi de taille : la situation sécuritaire du pays, qui limite ses déplacements et ses opportunités de performance.
Elle sait aussi que les artistes féminines rencontrent souvent plus d’obstacles que leurs homologues masculins, un reflet des perceptions culturelles en Haïti, y compris dans le milieu évangélique.
2025 : Une année de grandes réalisations
Loutchina préfère garder une part de mystère sur ses projets futurs, mais une chose est sûre : elle ne compte pas ralentir. « Cette année, je serai encore plus prolifique que l’an dernier », promet-elle.
Et ses ambitions ne se limitent pas à la musique. « J’ai des projets dans d’autres domaines de ma vie, encore peu connus. 2025 sera une année de grandes réalisations. »
Si son parcours nous apprend une chose, c’est que Loutchina Décius ne se contente pas de rêver : elle est portée par sa foi, sa détermination et l’amour de ceux qui la soutiennent.
Par Ashly Alfred © Chokarella
