Le cinéaste haïtien Raoul Peck est en lice pour la 50e édition des César avec son documentaire “Ernest Cole, photographe”, en compétition dans la catégorie du Meilleur film documentaire. Il affronte Yolande Zauberman (“La belle de Gaza”), Lina Soualem (“Bye bye Tibériade”), Mati Diop (“Dahomey”), Gilles Perret (“La ferme des Bertrand”) et Sébastien Lifshitz (“Madame Hofmann”).
Ce documentaire retrace le parcours d’Ernest Cole, photographe sud-africain et l’un des premiers à avoir capté, en images clandestines, la réalité brutale de l’apartheid. Contraint à l’exil en 1966, il publie l’année suivante “House of Bondage”, un ouvrage qui dénonce la violence du régime sud-africain, rapidement interdit dans son pays natal.
Réfugié à New York, il y fait face à d’autres formes de discrimination. “En Afrique du Sud, j’avais peur d’être arrêté ; dans le sud de l’Amérique, j’avais peur d’être tué”, confiait-il. Malgré une reconnaissance internationale, Cole sombre dans l’oubli et s’éteint seul en 1990.
Raoul Peck explore cette trajectoire marquée par l’exil et l’isolement, en s’appuyant sur des images d’archives et des témoignages. La redécouverte en 2017 de 60 000 de ses négatifs, conservés dans une banque suédoise, a joué un rôle clé dans la conception du film. Ce projet est aussi né de la rencontre entre le réalisateur et Leslie Matlaisane, neveu du photographe.
“Ernest Cole, photographe” a été présenté au Festival de Cannes en 2024, où il a remporté l’Œil d’or du meilleur documentaire. Mêlant photographies en noir et blanc, images d’archives et récits historiques, le film fait résonner la voix du photographe à travers ses lettres et des témoignages.
Lauréat du César du Meilleur film documentaire en 2018 pour “I Am Not Your Negro”, Raoul Peck figure à nouveau parmi les favoris. La 50e cérémonie des César se tiendra ce 28 février 2025 à l’Olympia, à Paris.
Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella
