Une année autour du livre à l’ambassade d’Haïti au Canada

De Gauche à droite Jacky Marc, smaela Dubuisson et l'ambassadeur Wien Weibert Arthus

Le club de lecture de l’ambassade d’Haïti au Canada célèbre son premier anniversaire ce jeudi 27 février 2025, au sein des locaux de l’ambassade à Ottawa. Pour marquer cette occasion, le club donne carte blanche à Pierre Emmanuel, poète, journaliste, politologue et enseignant, qui dédicacera son dernier recueil intitulé « Un jour peut-être… ». Cette rencontre sera aussi l’opportunité de dresser un bilan de l’année écoulée, de recueillir les témoignages des participants et d’explorer les perspectives du club.

Un projet porté par la passion du livre

L’idée de mettre sur pied un club de lecture était venue de Gaspard Dorélien, un ancien membre de l’ambassade. Ce projet a ensuite été concrétisé par les équipes des sections culture et éducation de l’ambassade.

« Au départ, nous avions prévu une rencontre trimestrielle, mais face à l’enthousiasme des participants, nous avons rapidement opté pour une fréquence mensuelle », explique Ismaëla Dubuisson, responsable de la section culture et éducation.

« Notre objectif principal était de faire découvrir nos auteurs haïtiens au grand public, tout en offrant une tribune aux auteurs émergents », assure-t-elle.

Un vecteur de culture et de rapprochement communautaire

Son Excellence Wien Weibert Arthus, ambassadeur d’Haïti au Canada, souligne l’importance de cette initiative.

« Dès mon arrivée, j’ai mis un point d’honneur à enrichir la bibliothèque de l’ambassade. La lecture et la littérature sont au cœur de nos priorités culturelles », affirme-t-il.

« Ce club permet de promouvoir ce que nous avons de plus précieux : notre culture et nos écrits. Haïti possède la bibliothèque nationale la plus ancienne de la Caraïbe et une riche tradition littéraire », se réjouit-il.

Par ailleurs, il met aussi en avant le rôle du livre comme catalyseur d’échanges au sein de la communauté haïtienne.

« Nos discussions débouchent souvent sur des débats politiques ou sportifs antagoniques, mais la littérature reste un domaine de consensus. Elle nous permet d’aborder différents sujets, y compris les défis auxquels Haïti fait face, à tête reposée », soutient l’ambassadeur.

Stratégie pour atteindre le public

Jacky Marc, consultant dans la section communication et relations publiques de l’ambassade, décrit sa stratégie depuis un an pour atteindre un maximum de personnes.

« Nous annonçons chaque session via les réseaux sociaux de l’ambassade et nous mettons également en place un lien Eventbrite pour les inscriptions en ligne. Cela nous permet d’avoir une idée précise du nombre probable de participants. Nous recueillons aussi les courriels des présents afin de leur envoyer des invitations aux prochaines éditions », nous informe-t-il.

Selon lui, le club est aussi un prétexte pour permettre aux membres de la communauté haïtienne au Canada de s’approprier l’espace de l’ambassade et de resserrer les liens communautaires.

« Beaucoup d’Haïtiens vivant ici depuis des années ne connaissent même pas l’adresse de l’ambassade, sauf lorsqu’ils doivent récupérer un document officiel. Le club de lecture leur permet non seulement de découvrir cet espace, mais aussi de rencontrer l’ambassadeur et d’échanger avec d’autres membres de la communauté. C’est un formidable outil de réseautage », soutient-il.

De Gauche à droite Jacky Marc,
smaela Dubuisson et l’ambassadeur Wien Weibert Arthus

Un bilan positif et des perspectives encourageantes

L’ambassadeur Wien Weibert Arthus estime que le club a relevé un véritable défi.

« Lancer un club de lecture où les auteurs sont présents était un pari audacieux. Mais dès les trois premiers mois, nous avons reçu de nombreuses demandes d’auteurs souhaitant y participer. Aujourd’hui, nous avons une liste d’attente pour plus d’un an. Nous veillons à varier les genres littéraires : romans, essais, poésie, entre autres », confie-t-il.

D’un autre côté, il invite les autres ambassades et institutions communautaires à emboîter le pas pour offrir un espace de lecture au public.

« J’aimerais que d’autres institutions haïtiennes, qu’elles soient diplomatiques ou communautaires, s’en inspirent. Il y a un public pour les livres et des auteurs prêts à s’investir. Nous avons démontré que c’est faisable », affirme-t-il.

Enfin, Ismaëla Dubuisson insiste sur l’importance d’écouter les participants pour améliorer le club dans le cadre de ce premier anniversaire.

« Nous allons recueillir les témoignages et les suggestions de nos fidèles lecteurs et participants afin de mieux adapter le club à leurs attentes et les encourager à revenir », espère-t-elle.

Le 27 février sera donc une soirée riche en discussions, en partages et en émotions autour de la littérature en compagnie du poète Pierre Emmanuel.

Par Michelet Joseph © Chokarella

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