Quatre films haïtiens sont sélectionnés pour la 29e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui se tiendra du 22 février au 1er mars 2025. Ces films, “Kidnapping, Inc.” de Bruno Mourral, “L’oubli tue deux fois” de Pierre Michel Jean, “Simityè Kamoken” de Rachèle Magloire et “Des rêves en bateaux papiers” de Samuel Suffren, représenteront Haïti parmi les 235 œuvres sélectionnées pour l’événement.
Tout d’abord, “Simityè Kamoken”, réalisé par Rachèle Magloire, se trouve dans la section “Perspectives” du Fespaco, consacrée aux documentaires compétitifs. Ce film, soutenu également par le programme Clap ACP, plonge le spectateur dans les luttes invisibles contre la dictature de François Duvalier. Magloire, avec son engagement en faveur des droits humains, propose une œuvre intime qui traite de la résistance et de la résilience sous un régime répressif.
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Ensuite, “Kidnapping, Inc.”, réalisé par Bruno Mourral, a été inscrit dans la section “Diversités”, une catégorie non compétitive dédiée aux œuvres traitant de thèmes originaux. Le film se distingue par sa capacité à explorer les défis sociaux et politiques en Haïti, en abordant des problématiques telles que la violence et la précarité. À travers une narration captivante, Mourral propose une réflexion audacieuse sur la société haïtienne, en alliant humour et sérieux.
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De plus, “L’oubli tue deux fois”, réalisé par Pierre Michel Jean, se démarque dans la catégorie des longs-métrages documentaires. Ce film, soutenu par le programme Clap ACP, traite de la mémoire collective en Haïti et dans la région, en particulier entre Haïti et la République Dominicaine. Il interroge les conséquences de l’amnésie collective dans une société en reconstruction. À travers des témoignages poignants, le réalisateur invite à une réflexion sur l’importance de se souvenir pour mieux avancer.
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Enfin, dans la catégorie court-métrage, “Des rêves en bateaux papiers” de Samuel Suffren raconte l’histoire d’Édouard, un père vivant à Port-au-Prince avec sa fille Zara, après l’absence prolongée de sa femme. À travers cette histoire de séparation et de retrouvailles possibles, le film explore les émotions liées à l’exil et à l’espoir.
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Ainsi, avec des films comme “Kidnapping, Inc.”, “L’oubli tue deux fois”, “Simityè Kamoken” et “Des rêves en bateaux papiers”, le cinéma haïtien occupe une place importante dans cette édition du Fespaco. Cette sélection est un véritable témoignage de la créativité et de la vitalité des cinéastes haïtiens, qui continuent de marquer leur présence sur la scène internationale malgré les difficultés rencontrées par Haïti.
Pour finir, il convient de souligner que le cinéma haïtien n’est pas étranger au Fespaco. En 2013, trois films haïtiens figuraient parmi les 170 projets projetés lors de la 23e édition du festival : “Jeux dangereux” de Boseny Antoine, “Le chauffeur” de Jean-Claude Bourjolly, et “Herby, le jazz et la musique haïtienne” d’Arnold Antonin. De plus, en 2021, “Freda” de Gessica Généus avait remporté l’Étalon d’argent et le prix du meilleur son.
© Chokarella