Dix ans après avoir surmonté un cancer du sang, Aisha St Lot a partagé son expérience sur le plateau de “Carel In The Morning” à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le cancer, ce mardi 4 février 2025. La jeune photographe est revenue sur son combat et les défis rencontrés depuis sa rémission.
Le 22 janvier dernier, Aisha a célébré ses dix ans sans cancer, marquant la fin d’un combat éprouvant. « Cela est devenu une tradition. Chaque année, je coupe un gâteau en y ajoutant le nombre de bougies correspondant aux années écoulées depuis ma rémission, pour commémorer cette seconde chance que la vie m’a offerte », explique-t-elle.
Toutefois, elle reste inquiète quant à une possible rechute. « J’ai vraiment peur que cela ne réapparaisse, même après dix ans », confie-t-elle. Pour elle, chaque année sans cancer est une victoire. « La possibilité qu’il revienne est réelle, bien qu’elle diminue avec le temps », ajoute-t-elle.
Deux semaines après ses 18 ans, Aisha a souffert d’une toux persistante. Après un mois sans amélioration, elle a consulté un médecin. « C’est à l’hôpital Bernard Mevs que j’ai découvert, de manière inattendue, que j’étais atteinte d’un cancer du sang », raconte-t-elle.
Elle a subi une première intervention sous la direction du docteur Ford dans cet hôpital, avant de se rendre aux États-Unis pour poursuivre son traitement. À son arrivée à New York, une seconde opération a confirmé que son cancer était au stade deux.
« Lors de mes biopsies, le médecin m’a informée que ma tumeur mesurait 10 cm. Ils ont voulu débuter le traitement au plus vite. Deux semaines après mes 18 ans, on a commencé l’opération et la chimiothérapie », explique la spécialiste en marketing.
L’annonce de la maladie a bouleversé la vie d’Aisha, alors en fin de cycle scolaire. Elle n’a toutefois pas baissé les bras, bien qu’elle affirme ne jamais avoir été gravement malade avant ce diagnostic.
En raison de son état, les médecins ont mis en place un protocole de traitement intensif. « Ils ont élaboré un plan spécifique pour moi. Mes séances de chimiothérapie étaient alternées : parfois quatre fois par semaine, parfois deux. Chaque séance durait entre dix et douze heures », précise-t-elle. Elle a suivi ce protocole durant six mois.
Déterminée à poursuivre ses études, elle a bénéficié du soutien d’un professeur qui l’a aidée à s’adapter au système éducatif américain. Malgré la fatigue des traitements, elle a réussi son premier test dans ce système.
Aisha a continué à avancer, soumettant une candidature pour le collège. Après des heures de préparation, elle a atteint son objectif : elle a étudié les relations publiques, l’histoire de l’art et la communication, tout en travaillant dans un centre d’appels. Elle s’est ensuite spécialisée en gestion des médias sociaux et, durant son temps libre, elle s’adonne à la photographie.
Il y a une dizaine d’années, sa mère lui a offert un appareil photo. « Au début, je m’amusais avec. Puis, en travaillant dans le marketing, j’ai commencé à prendre des photos en attendant l’arrivée de photographes professionnels. L’aspect visuel est crucial en marketing », explique-t-elle. Peu à peu, elle a envisagé une carrière dans ce domaine.
Depuis 2023, Aisha s’est pleinement investie dans la photographie, explorant diverses catégories, du portrait au reportage. « J’essaie de m’améliorer chaque jour », affirme-t-elle.
Bien qu’elle ne puisse pas exercer à plein temps en raison de ses autres engagements, elle reste passionnée par la photographie. « Chaque week-end, je travaille comme photographe et j’aimerais que cela devienne ma priorité », confie-t-elle.
Ce diagnostic a bouleversé les projets d’Aisha, qui n’avait jamais envisagé de s’installer à New York. « Après mon traitement, j’ai pris le temps de me rétablir avant de retourner en Haïti, où j’ai travaillé pendant trois ans pour ma communauté. Mais face à la situation difficile du pays, j’ai dû repartir aux États-Unis, cette fois à Miami », raconte-t-elle.
Aujourd’hui, elle affirme avoir enfin trouvé la sérénité qu’elle recherchait depuis dix ans. Chaque année de rémission reste une étape importante qu’elle célèbre. Forte de son expérience, elle a lancé l’initiative “Bald and Bold” en Haïti, visant à soutenir les enfants atteints de cancer.
Pour marquer la Journée mondiale de la lutte contre le cancer, Carel Pedre a également reçu dans son émission trois autres invités : Jonise Louis, diagnostiquée il y a cinq ans, Guirlène Mascari, survivante du cancer du sein, et Shetland Charles, responsable du Groupe de soutien contre le cancer (GSCC).
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Aisha St Lot sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous
Par Youbens Cupidon © Chokarella