Depuis son lancement en 2017, BANJ, fondé par Marc-Alain Boucicault, s’est affirmé comme un acteur clé de l’innovation et de l’entrepreneuriat en Haïti. Plus qu’un espace de co-working, BANJ se distingue par sa capacité à encourager la collaboration et le développement d’idées, tout en répondant aux défis spécifiques du pays.
Dans un contexte où les infrastructures sont limitées et où l’accès aux ressources essentielles reste complexe, BANJ se positionne comme un catalyseur. Son objectif est de transformer des idées novatrices en projets concrets, tout en renforçant la résilience des entrepreneurs haïtiens. Comme l’explique Gladimy Jean, entrepreneur social et Senior Startup coach au sein de l’icubateur : « Nous voulons créer un espace où les entrepreneurs peuvent maximiser leur potentiel malgré les contraintes socio-économiques. »
BANJ répond à des problématiques majeures : manque de financement, faiblesse des ressources techniques et instabilité économique. En offrant un cadre adapté, il permet aux entrepreneurs de surmonter ces obstacles et de mettre en œuvre leurs initiatives. Depuis sa création, BANJ a organisé des événements et des formations ayant touché plus de 100 000 personnes.
L’impact de l’organisation est également visible à travers les fonds d’amorçage qu’elle a distribués. Grâce à des partenariats stratégiques avec des institutions internationales, comme la Banque Interaméricaine de Développement et l’Organisation Internationale de la Francophonie, BANJ a injecté 500 000 dollars dans des projets innovants.
Parmi les initiatives soutenues figure celle d’Emmanuel Samedy, fondateur de Pro-Vision, un centre ophtalmologique dans la région de Grand’Anse. « Grâce à l’aide reçue de BANJ, j’ai pu lancer ce projet qui offre désormais des soins oculaires aux habitants qui n’y avaient pas accès », témoigne-t-il lors d’une interview avec la redaction de Chokarella. Ce projet illustre l’impact que BANJ peut avoir sur des communautés locales.
Cependant, BANJ ne se limite pas à un espace physique. Il s’agit également d’une communauté où les entrepreneurs peuvent partager leurs expériences, s’entraider et collaborer. Yguyta Charles, membre de BANJ, témoigne : « BANJ m’a aidé à transformer mes idées en actions concrètes. Ce n’est pas seulement un espace de travail, c’est une communauté qui vous pousse à ne jamais abandonner vos rêves, même dans des circonstances difficiles. »
Cette dynamique communautaire est renforcée par un environnement propice au mentorat. Jean Yvenson George, PDG de GIDE M, souligne : « BANJ, c’est plus qu’un lieu de travail, c’est un réseau où chacun trouve un appui pour progresser. Les responsables, comme Marc-Alain Boucicault, sont toujours disponibles pour guider et orienter les membres. »
BANJ nourrit également des ambitions régionales. L’organisation vise à s’imposer comme un acteur clé dans la promotion de l’innovation au sein de la Caraïbe. Pour ce faire, elle se concentre sur trois axes : soutenir les startups technologiques, intégrer les jeunes et les femmes dans l’entrepreneuriat et établir des alliances avec des partenaires régionaux et internationaux.
Cependant, atteindre ces objectifs nécessite des ressources importantes et une stabilité locale accrue. BANJ devra continuer à relever des défis liés à l’accès aux financements, à la mobilisation d’investissements et au maintien de l’engagement de ses membres.
En dépit des obstacles, BANJ représente une avancée significative pour l’écosystème entrepreneurial haïtien. En mettant l’accent sur l’innovation et la collaboration, l’organisation démontre que l’entrepreneuriat peut jouer un rôle central dans le développement économique et social d’Haïti.
Par John Wilson Felix © Chokarella
