Nwèl Tristès de Mikaben : 25 ans après, une chanson toujours d’actualité

Sortie en 1999, « Nwèl Tristès » de Mikaben, en duo avec sa sœur Mélodie Benjamin, s’impose comme une chanson marquante par sa critique des réalités sociales de l’époque. Présentée lors d’un concours de chant sur Télémax, elle y obtint la quatrième place. Bien que son classement n’ait pas été en tête, la chanson s’est installée dans le paysage musical haïtien, restant régulièrement diffusée et reprise par de nombreux auditeurs. Vingt-cinq ans plus tard, elle demeure d’actualité, en raison de la persistance des inégalités sociales, qui continuent de marquer la société haïtienne, même en période de Noël.

Le texte, rédigé en créole, décrit un Noël à Port-au-Prince, loin des images traditionnelles de festivités souvent associées à cette période. À travers des personnages anonymes — un enfant errant, une vieille femme et une jeune fille tendant la main —, Mikaben met en lumière les inégalités sociales et la dureté des conditions de vie. La mélodie sombre accompagne des paroles qui décrivent un Noël marqué par la tristesse et l’incertitude.

En 2020, Mikaben a revisité « Nwèl Tristès » dans la cour familiale où il a grandi, interprétant la chanson à la guitare dans un cadre simple. Ce moment a permis de souligner la pertinence de l’œuvre, 20 ans après sa création.

Né le 27 juin 1981 à Port-au-Prince, Mikaben, de son vrai nom Michael Benjamin, était le fils du célèbre chanteur haïtien Lionel Benjamin. Imprégné de musique dès son plus jeune âge, il suivit les pas de son père, mais réussit à se forger une identité musicale propre. Mikaben se distingua par son éclectisme musical, maîtrisant plusieurs instruments et évoluant dans divers genres, du konpa au reggae, en passant par le dancehall et la musique traditionnelle haïtienne.

Sa carrière fut marquée par des collaborations avec de nombreux artistes haïtiens et internationaux. Après la sortie de son premier album en 2000, Vwayaj, il fonda le groupe Krezi Mizik et sortit l’album Ayiti San Manti. Plus qu’un simple musicien, Mikaben utilisait sa musique comme un moyen d’exprimer ses préoccupations sociales et politiques, notamment en dénonçant les injustices et en portant un message d’espoir pour Haïti.

Voici ci-dessous le lien de la vidéo réalisée et publiée par Mikaben sur YouTube, où il présente la version revisitée de cette chanson en 2020

Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella

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