L’auteur haïtien Gary Victor figure cette année parmi les finalistes de la 23e édition du “Prix des cinq continents de la francophonie”. Son roman “Le violon d’Adrien“, publié aux éditions Mémoire d’encrier, a été retenu par le jury de ce prix qui met en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents et de les promouvoir sur la scène littéraire internationale.
“Réunis le 10 décembre 2024, l’Association Passa Porta de Belgique, l’Association Culture Elongo du Congo, le Camp littéraire Félix du Canada-Québec, l’Association du Prix du jeune écrivain de langue française (France), l’Association des écrivains du Sénégal et le comité de lecture du Vietnam – Asie Pacifique ont procédé à la sélection de 10 ouvrages sur les 129 reçus pour cette 23e édition du Prix”, peut-on lire sur le website du “Prix des cinq continents de la francophonie”.
Depuis sa création en 2001, ce prix, décerné par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), n’a jamais été remporté par un écrivain haïtien, bien que plusieurs aient déjà été finalistes. Mackenzy Orcel (Une somme humaine, Rivages) était en lice en 2023. Avant lui, Marvin Victor (Corps mêlés, Gallimard) en 2011, ainsi qu’Emmelie Prophète et Jean d’Amérique en 2021, avaient été sélectionnés.
Le jury, présidé par Fawzia Zouari, annoncera le lauréat et une mention spéciale le 26 mars 2024, à l’occasion de la Journée internationale de la francophonie. Le gagnant recevra une dotation de 15 000 euros, accompagnée d’un programme de promotion internationale durant une année entière.
Outre Gary Victor, les finalistes reflètent une large diversité culturelle et littéraire :
Le rêve du pêcheur de Hemley Boum (Cameroun-France), Éditions Gallimard (France)
Bientôt les vivants d’Amina Damerdji (Algérie-France), Éditions Gallimard (France)
Rapatriement d’Eve Guerra (République démocratique du Congo-France), Éditions Grasset et Fasquelle (France)
Ça brille encore de Bénédicte Lotoko (Belgique), Éditions Les impressions nouvelles (Belgique)
Peau Rouge de Gyslain Ngueno (Cameroun-France), L’Oiseau Parleur (France)
La vie privée d’oubli de Gisèle Pineau (France), Éditions Philippe Rey (France)
Adikou de Raphaëlle Red (France), Éditions Grasset et Fasquelle (France)
La nébuleuse de la tarentule de Mélissa Verreault (Canada-Québec), Éditions XYZ (Canada-Québec)
Peau-de-Sang d’Audrée Wilhelmy (Canada-Québec), Leméac Éditeur (Canada-Québec).
Le verdict attendu en mars permettra de connaître le nom de l’ouvrage qui, cette année, incarnera la diversité et la vitalité de la littérature francophone.
À propos du roman Le violon d’Adrien de Gary Victor
Le violon d’Adrien raconte l’histoire d’un enfant qui rêve de devenir violoniste. Rite de passage à la vie d’adulte pour Adrien qui, pas après pas, et bien malgré lui, trahit famille, amis, valeurs pour survivre dans un pays où l’on tue les rêves les plus humbles. Les personnages, dans cette Haïti des années 1970, s’enlisent dans un quotidien, pour le moins chaotique.
Pour le romancier Gary Victor : « Ce récit est une douleur d’enfance que j’ai longtemps enfouie en moi. Ce violon est un fantasme, enfant, mon père ne pouvait pas acheter le violon dont je rêvais. J’avais un tel amour de la musique que j’étais déçu et malade. Plus de cinquante ans plus tard, me voici revenu à cette douleur, et à ce manque qui m’a façonné. »
Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella