Dina François, connue sous le nom de scène Jenn François, est une chanteuse haïtienne de Konpa évangélique avec une carrière internationale qui s’étend sur environ huit ans. Mère de trois filles, elle parvient à allier sa foi chrétienne à la musique, tout en restant fidèle au style du konpa haïtien.
“Je suis auteure, compositrice, actrice dans des films haïtiens, et je chante pour le Seigneur. Je suis née avec la musique. J’ai pris ma carrière musicale très au sérieux, cela fait déjà sept ans”, confie-t-elle lors d’une interview avec Carel Pedre durant son passage au Canada
À 12 ans, Jenn est déjà engagée dans des activités religieuses, chantant pour la gloire de Dieu. En 2008, elle rejoint le groupe “GRÂCE DE MONTRÉAL” avant de poursuivre son parcours avec le groupe Glory en 2012. Elle y occupe le rôle de choriste et participe à la création de deux albums. Toutefois, sa véritable vocation de suivre le Christ se dévoile au fil de son parcours.
La chanteuse explique les défis du secteur évangélique : “C’est très difficile. Tout ce que je fais, je le fais par mes propres moyens. Même si je cherche des sponsors, je n’arrive pas à en trouver. Tout ce que j’ai réalisé vient de mes faibles moyens et de mon manager. C’est un milieu très difficile.”
Lors de la pandémie de Covid-19, Jenn François n’a pas arrêté sa musique. Elle a continué à toucher son public en organisant des concerts en ligne. “Durant le Covid, j’ai réalisé un concert en ligne, pour la première fois j’étais sur scène. Et nous avons réussi à motiver environ 50 000 personnes. Moi, je joue le compas évangélique, et non de l’adoration. Le mien est différent, car on danse aussi pour le Seigneur”, précise-t-elle.
Tandis que d’autres artistes évangéliques se sont éloignés de la scène pendant cette période, Jenn est restée fidèle à sa passion. Sans arrogance, elle déclare : “Je suis la seule femme dans le milieu évangélique à Montréal qui joue du compas évangélique. Si quelqu’un veut vraiment danser ou participer à des événements comme ceux de Rutshelle, venez voir Jenn.” Elle ajoute : “Ce n’est pas parce que je suis à l’église que je ne compte pas danser à ma manière.”
Jenn revient également sur la sortie de son album C’est encore possible, notamment le morceau “Quelqu’un”, qui a suscité des interrogations dans le milieu évangélique. “Quand j’ai sorti ce morceau, il y avait des gens et des médias à Montréal qui se demandaient où je me positionnais. Qui suis-je réellement ? Mais normalement, j’aime la musique, j’écoute toutes sortes de musiques, car la musique est dans notre sang, et la religion est tout autre. J’aime le Seigneur et je veux chanter pour lui”, affirme-t-elle.
À travers cette chanson, Jenn laisse entrevoir une facette différente de sa carrière artistique. Le titre s’inspire d’une expérience personnelle, qu’elle partage sans retenue dans l’émission Chokarella de Carel Pedre : “C’était un soir, vers 11h, je me suis couchée avec un problème qui me tracassait. Je me suis dit que j’aurais aimé avoir quelqu’un à qui confier ce que je ressens, sans risquer d’être trahie. C’est à ce moment-là que la musique m’est venue à l’idée, et je l’ai écrite.”
Les paroles de la chanson reflètent son engagement profond. Jenn se souvient de ses mots avec émotion : “Je décide de marcher avec toi, même si le chemin est long, mais je continue. Je décide d’être fidèle à toi parce que tu m’as donné des raisons pour continuer. On me dit que tu ne trahis jamais et que tu donnes la vie éternelle.”
Jenn François se démarque dans l’industrie musicale par son style unique et son engagement à faire la gloire du Seigneur à travers son konpa évangélique. Aujourd’hui, elle espère voir sa carrière progresser davantage. “Je commence à trouver une grande ouverture qui pourrait me permettre de performer dans d’autres horizons. En matière de musique, je ne me limite pas et j’opte pour une version Rabòday pour exprimer mon amour pour le Seigneur”, conclut-elle.
Voici l’intégralité de l’interview de Carel Pedre avec Dina François publiée en mai 2024 sur la chaîne YouTube de Chokarella :
Par Gerole Midy © Chokarella