“La mode est un moyen de s’exprimer sans avoir à dire un mot”, affirme Myrthel Bazelais, mannequin de 23 ans et ambassadrice de l’agence Caramel en Haïti, lors d’une entrevue avec Chokarella. Originaire de Jacmel, elle nourrit l’ambition de représenter son pays sur la scène internationale. Après avoir terminé ses études en secrétariat trilingue, elle poursuit ses rêves dans l’univers de la mode, un secteur où elle espère concrétiser plusieurs projets.
Son enfance, Myrthel la décrit en quelques mots : “J’ai connu une enfance très joyeuse mais calme et introvertie. Malgré tout, les autres enfants n’arrêtaient pas de me taquiner.” Élevée par sa mère, elle a fait face aux moqueries des autres enfants. Ce n’est qu’à 15 ans qu’elle a commencé à se libérer de ces influences négatives. “Je n’étais plus cette petite fille qu’on avait l’habitude de provoquer”, se souvient-elle.
Fille unique d’une famille monoparentale, elle grandit à Carrefour et poursuit ses études au collège Catherine Flon. Par la suite, elle se forme à l’école professionnelle Unischool pour se spécialiser en secrétariat trilingue.
Passionnée de mode depuis son plus jeune âge, elle n’a jamais négligé cette vocation. À 19 ans, elle rejoint une agence de mannequinat après avoir participé au concours Queen Bikini Ayiti. “Depuis mon plus jeune âge, ou du moins depuis que j’en ai eu connaissance, j’ai su que je voulais faire ce métier”, raconte-t-elle.
Pour elle, le mannequinat n’est pas un simple choix de carrière, mais une vocation nourrie par sa passion pour les défilés, les concours de beauté et la performance artistique. “Mon choix de me destiner au mannequinat découle non seulement de ma passion pour ces disciplines, mais aussi d’une certaine prédisposition physique qui m’a toujours fait ressembler à un mannequin”, précise-t-elle.
Le chemin pour devenir mannequin a été semé d’embûches, mais elle s’est consacrée pleinement à son art. “Le début a été un peu difficile, car j’avais du mal à me familiariser avec les mouvements. Cependant, grâce à un excellent coach et à des séances de pratique régulières, j’ai rapidement progressé et je suis devenue la star de l’agence”, ajoute-t-elle.
La mode, selon Myrthel, n’est pas seulement une question d’apparence. “La mode est souvent utilisée comme moyen d’expression personnelle. Elle permet de se sentir unique, de renforcer son estime de soi et même de créer des liens sociaux”, explique-t-elle. Pour elle, chaque vêtement est une forme de langage, un moyen de communiquer sans mots.
Concernant l’avenir du mannequinat en Haïti, elle reste réaliste. “En ce moment, il n’y a pas beaucoup d’espoir pour la mode en Haïti, mais je reste confiante qu’un jour tout pourra s’arranger. Nous avons plusieurs personnes qui réfléchissent à ce sujet, comme Steeves Valentin, le PDG de l’agence Caramel”, estime-t-elle. Ce dernier, selon elle, incarne l’essence même de la mode. “Nos contributions dans le domaine de la mode demeureront à jamais gravées dans la mémoire collective”, ajoute-t-elle.
Bien qu’elle soit centrée sur son propre parcours, Myrthel croit fermement en sa capacité à transformer le secteur. “Je me sens très privilégiée, comme si j’étais la reine de la terre”, confie-t-elle en parlant de ses défilés.
Grâce à sa détermination et à son engagement, Myrthel mène plusieurs projets, tels que le challenge Pool Party Red, Myrthel Challenge, et le challenge Caramel Beauty Queen. Son objectif est de promouvoir le mannequinat en Haïti, en utilisant son expérience pour renforcer le secteur culturel du pays.
Par Gerole Midy © Chokarella