Sœurette Bruno, une voix montante dans le paysage musical haïtien

Sœurette Bruno, originaire de Léogane dans l’Ouest d’Haïti, est à la fois infirmière et chanteuse. Animée par une passion profonde, elle aspire à se faire une place dans l’industrie musicale haïtienne, voyant la musique comme une véritable raison d’être.

Née le 20 mars 1997 à Léogane, dans la localité de Citronniers, Sœurette Bruno est la benjamine d’une famille de douze enfants. Après avoir fréquenté le lycée Anacaona, son parcours scolaire a été marqué par des difficultés. Les conditions de vie et les relations tendues avec ses camarades l’ont poussée à se réfugier dans la solitude.

« Mon enfance n’a pas été facile. J’ai eu des difficultés, tant au sein de ma famille, car nous étions nombreux, qu’en milieu scolaire. J’étais vraiment intelligente, mais j’ai subi des moqueries et des intimidations de la part de mes camarades. Cela m’a suivie jusqu’à l’université, où j’étais différente et avais peu d’amis. La majorité de mon temps, j’étais seule. Cela m’a traumatisée parce que j’ai vécu cela toute seule, sans l’aide de personne. J’ai surmonté ces obstacles et, aujourd’hui, je ne regrette rien de ce que j’ai vécu. J’en suis même fière », a-t-elle confié lors d’une interview avec la rédaction de Chokarella.

Son goût pour la musique semble être une affaire de famille. Elle raconte avoir découvert son talent dès l’enfance, en chantant avec ses sœurs. « Tous les enfants de ma mère aiment la musique. Je n’ai pas été à l’école pour savoir chanter, je suis née avec ce talent. Quand j’étais petite, je prenais plaisir à chanter avec mes sœurs aînées. On faisait chacune des voix différentes. C’était le moment que j’ai le plus aimé dans ma vie. Ma carrière avait déjà commencé chez moi, avec ma famille », se souvient-elle.

Dès ses 16 ans, Sœurette Bruno a commencé à chanter à l’église. Encouragée par les réactions positives de son public, elle a voulu poursuivre sur cette voie. « Ma première fois, j’ai été impressionnée par la façon dont les gens ont pris plaisir à m’écouter et me féliciter. Je ne savais même pas si je pouvais chanter, c’est à ce moment que je me suis dit que je vais essayer de chanter ailleurs », se rappelle-t-elle.

À 17 ans, elle a participé à un concours d’interprétation, puis à un concours de chant de Noël l’année suivante, qu’elle a remporté. Sa carrière a pris de l’ampleur avec un concert aux côtés de l’artiste haïtien Jean Jean Roosevelt, ce qui l’a poussée à participer à d’autres événements gospel.

Après quelques années sur scène, Sœurette Bruno a décidé de mettre sa carrière musicale en pause pour suivre des études en sciences infirmières à l’université Help School of Nursing.

Grâce à sa persévérance, Sœurette est aujourd’hui une professionnelle respectée dans le domaine des soins infirmiers et une enseignante qualifiée. Elle forme les jeunes aux techniques de soins et travaille également comme assistante en bloc opératoire.

Encouragée par ses proches, elle a choisi de ne pas abandonner la musique. À 27 ans, elle s’efforce de combiner sa passion artistique avec sa carrière d’infirmière. « Je ne peux pas vivre sans la musique, c’est ma raison de vivre », dit-elle. Elle précise même : « Je n’ai pas choisi de chanter, c’est la musique qui m’a choisie ».

Malgré ses engagements professionnels, Sœurette Bruno reste focalisée sur son avenir artistique. « Pour le moment, je travaille pour me façonner un peu plus et j’apprends. J’écoute beaucoup de musique, je chante beaucoup, même au travail ! J’ai des projets en cours, malgré la situation actuelle du pays je continue à croire que je vais arriver là où je le souhaite réellement, je ne suis pas trop présente sur scène car je travaille sur des projets personnels », confie-t-elle.

Passionnée de musique, elle profite de ses jours de congé pour écrire, apprendre et se rendre au studio. Même avec ses responsabilités à l’hôpital, elle parvient à organiser son emploi du temps pour se consacrer à la musique.

« Ils savent que je suis chanteuse, si je dois aller chanter, au studio, au tournage, etc. J’ai la possibilité de changer mes jours de travail avec quelqu’un d’autre. Je travaille 48 heures à temps plein pour pouvoir avoir le reste de la semaine pour l’université et la musique. En ce qui concerne la fatigue, la musique et l’hôpital me servent de thérapie », explique-t-elle.

Sœurette Bruno avance sans précipitation, croyant en ses capacités et en sa détermination.

Depuis mars 2023, elle a publié plusieurs titres : son premier cover, Des milliers de je t’aime de Slimane, suivi en juin 2023 de Secret de Louane. Sa carrière a continué avec la sortie de Se Vre en septembre 2023, Li fè dega en août 2024, et Kle Lavi en septembre 2024. Elle et son équipe continuent de planifier les étapes suivantes de son parcours musical.

Rendez-vous sur la chaîne YouTube de Sœurette Bruno pour découvrir ses derniers morceaux :

Par Gerole Midy © Chokarella

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