Le Kolektif 2 Dimansyon a célébré, le samedi 26 octobre 2024, son dixième anniversaire avec une nouvelle édition de la série « Open Studio ». L’événement, organisé à Turgeau, a offert au public une immersion dans l’univers du photographe Réginald Louissaint Junior. Cette rétrospective a permis de découvrir ses œuvres, qui vont au-delà de la simple image pour aborder des enjeux sociaux et environnementaux.
Les photographies présentées montrent un regard à la fois profond et engagé sur la vie quotidienne en Haïti. Des portraits de survivants du séisme du 14 août 2021 dans le Grand Sud rappellent la tragédie tout en mettant en lumière la résilience des personnes confrontées aux catastrophes naturelles. Ces images incitent à réfléchir sur les défis auxquels la population haïtienne continue de faire face.
Dans sa série « Aux frontières de la soif », Louissaint explore les effets du changement climatique dans des régions comme Baie-de-Henne et Anse-Rouge, marquées par des sécheresses récurrentes. Les photographies témoignent de la lutte des habitants pour survivre dans un environnement de plus en plus difficile, tout en sensibilisant sur la situation de ces communautés vulnérables.
En plus de son travail photographique, Réginald Louissaint Junior s’investit également dans le cinéma. Il travaille actuellement sur deux courts-métrages en préparation : « Par-delà les mères » et « Aimer en noir et blanc », des projets qui témoignent de sa volonté d’élargir sa narration visuelle.
Le Kolektif 2 Dimansyon, fondé en 2014 après des ateliers de photojournalisme avec la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), bénéficie du soutien de cette institution dans ses projets, tels que « Kazal » et le magazine « Fotopaklè ». Ce soutien a été déterminant dans le développement de la scène visuelle en Haïti.
La série « Open Studio » se poursuivra jusqu’au 30 novembre, avec une dernière étape dans le studio du photographe Pierre Michel Jean à Pacot, pour clôturer cette célébration du dixième anniversaire du Kolektif 2 Dimansyon et pour offrir de nouvelles perspectives artistiques à la scène locale.
Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella
© Photo : Facebook K2D