Dady Saint Thomas, danseur professionnel d’origine haïtienne, s’est imposé comme une figure emblématique du Konpa haïtien à Paris. Sa maîtrise de styles variés, tels que la salsa, la bachata, le hip-hop et la danse africaine, en fait un véritable ambassadeur de la culture haïtienne en France. À travers ses performances et sa polyvalence, il incarne la richesse de cette culture dans le monde artistique, apportant l’énergie du Konpa jusqu’aux scènes et aux écrans du cinéma français.
Depuis ses débuts en 1998, son talent l’a conduit jusqu’à Cédric Klapisch, le réalisateur du film français “Deux moi”. Ce dernier, en quête d’une danse originale pour enrichir son projet, a sollicité Dady pour intégrer une séquence de danse.
“Le réalisateur Cédric était en train de chercher une danse originale pour son film. Il a contacté une autre personne pour obtenir mes coordonnées, puis m’a appelé pour me demander s’il pouvait venir assister à un cours dans mon école de danse. Il est venu avec les acteurs, et c’est là que je les ai invités à essayer. Vu l’ambiance, il a décidé de se lancer”, confie Dady à Carel Pedre lors du Chokarella Paris Takeover en août dernier.
Pour cette scène, Dady a choisi un morceau de Coupé Cloué, son artiste favori, marquant ainsi un tournant pour le konpa haïtien, désormais exposé au grand public en France. Le film “Deux moi”, devenu un succès, a non seulement popularisé cette musique mais a aussi suscité l’intérêt des médias français pour ce style de danse.
Fort de cette visibilité, Dady a lancé en 2020 le “Festival de danse Konpa & CoFestival”, destiné à célébrer la culture haïtienne à travers la danse. Cependant, l’émergence de la pandémie de Covid-19 a contraint à suspendre cet élan artistique. C’est un gros problème dans la danse. Certains l’utilisent pour faire plus de vues sur les réseaux sociaux. Mais il y a des gens qui hésitent à venir danser le konpa, surtout les femmes craignant leurs maris. Cependant, quand les gens voient la façon dont je le fais, c’est tout à fait différent,” explique-t-il.
En Europe, Dady poursuit son travail de transmission en mettant en lumière l’histoire et l’essence du konpa, montrant à ses élèves une approche qui valorise l’authenticité et le respect de cette danse.
Au fil de son parcours, il a également pratiqué les arts martiaux et s’est produit sur des scènes internationales, portant haut les couleurs de la danse haïtienne.
Par Gerole Midy/Chokarella