Jowee Omicil, artiste haïtiano-canadien, se distingue par sa polyvalence musicale. Sa discographie reflète des événements marquants de l’histoire d’Haïti et évoque souvent ses racines. Né à Montréal, il insiste sur ses origines haïtiennes, affichant fièrement le drapeau d’Haïti dans ses performances.
Fils d’émigrants haïtiens, Jowee Omicil a vu le jour à Montréal. C’est au sein de l’église où son père officiait comme pasteur qu’il commence à jouer du saxophone. Par la suite, il poursuit ses études au Berklee College of Music à Boston, avant de s’installer à New York pour donner un nouvel élan à sa carrière musicale. Dans cette ville, il a eu l’occasion d’échanger avec des figures emblématiques du jazz comme Ornette Coleman et de jouer aux côtés de Roy Hargrove dans le groupe RH Factor.
Son parcours l’a également conduit en Haïti et au Panama. Il s’est finalement installé à Paris il y a quelques années, après avoir signé avec le label Jazz Village. Toutefois, qualifier Jowee Omicil d’« installé » serait un euphémisme, tant ses allées et venues rendent difficile de suivre ses traces. Un service de navigation par satellite aurait été nécessaire pour retracer son itinéraire musical.
Ses œuvres intègrent divers genres, notamment le jazz, les rythmes africains, le hip-hop et le compas. « Je fais tous les styles », précise-t-il lors d’une interview avec Carel Pedre, lors du Chokarella Paris Takeover
Avec son album “Spiritual Healing Bwa Kayiman Freeform Suite”, sorti en janvier 2024, Omicil a connu un succès notable, récoltant plus de 70 articles de presse. Cet album, qui propose une heure d’improvisation avec 12 instruments joués sans interruption, illustre la symbiose artistique de l’artiste.
« Le succès vient de l’intérieur », déclare-t-il. « Le succès vient quand je commence à comprendre qui je suis. Quand je commence à comprendre ce que c’est l’humilité, quand je commence à comprendre ce que c’est le partage », ajoute-t-il.
Parmi ses albums notables figurent : Let’s Bash, Love Matters, M.O.M, Naked, Y Pati, Lekture, Roots & Grooves et Spiritual Healing Bois Caïman Freeform Suite.
Rappelons qu’en 2017, Jowee a joué avec Tony Allen et le BCUC, marquant un moment fort. Il a également donné un concert intime dans l’appartement de son ami cubain, Francisco Mela. Ses performances ont apporté des surprises et une ambiance unique. Cela lui rappelle l’énergie ressentie à l’église, où sa carrière a commencé et où se termine Love Matters. Sur cet album et sur scène, Jowee mélange mélodies, groove et influences pop, sans se laisser enfermer dans une étiquette.
Par Gerole Midy/Chokarella