Le mardi 11 juillet 2023 a marqué un premier effort considérable vers une nouvelle dynamique pour Haïti autour de la convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
La convention de 2005 est un outil de grande valeur en matière de protection et de promotion de la diversité des expressions culturelles. Au-delà du travail de protection, elle cherche à créer les conditions pouvant permettre aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement. Un objectif noble, parmi beaucoup d’autres, qui témoigne de la vision globale de cette convention de l’Unesco. Cette convention a été signée par 152 pays parmi lesquels l’Union Européenne faisant office d’un pays et notre Haïti qui l’a ratifié en 2010.
Dans le souci d’encourager la transparence et le partage de l’information pour un progrès d’ensemble, la convention exige les 152 pays à remettre des rapports tous les quatre(4) ans, communément appelés Rapport Périodique Quadriennal (RPQ). La soumission de ces rapports permet à la convention de monitorer les politiques et les mesures adoptées par les pays signataires et prendre connaissance des difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre de ladite convention. La rédaction de ce rapport met en scène la collaboration de la société civile avec les représentants gouvernementaux pour évaluer les avancements en matière de protection et de promotion de la diversité des expressions culturelles.
Haiti, depuis la ratification de la convention, soit plus de douze années déjà, n’a soumis absolument aucun RPQ. Est-ce dû au sempiternel problème de suivi dans les affaires de l’Etat? Peut-être que cet aspect est secondaire dans la chaîne de priorité de l’Etat en matière de culture? L’on sait que la lassitude de l’Etat ne connaît de limites, il est donc difficile de trouver l’hypothèse correcte pour expliquer le manquement à cet engagement. Toutefois, mieux vaut tard que jamais, treize ans plus tard, les locaux de l’hôtel El Rancho ont reçu un premier atelier dans l’objectif de rédiger ce rapport.
En effet, ce mardi 11 juillet a été une journée de travail, de cohésion, de sensibilisation et de formation sur la convention dans l’objectif d’élaborer le premier RPQ d’Haïti. En plus des opérateurs culturels, des artistes, des media œuvrant dans la promotion de la culture comme Chokarella, cet atelier a salué la présence du gouvernement haïtien représenté par madame la Ministre de la culture et de la communication Emmelie Prophète-Milcé. La partie technique de cette première journée de consultation a été menée par deux experts, un expert national: le professeur Hérold Toussaint et un expert international: Docteur Désiré Ouedraogo. Cette séance de travail en prélude à l’élaboration du rapport a été un succès. L’idée de partage, la mise ensemble, la sensibilisation autour de la convention ont été symbolisées pendant ces heures. Nous espérons que cette séance sera une première de toute une série pour amener la convention à être efficace dans sa mission de protection et de promotion de la diversité des expressions culturelles.
Stanley C. MAURICE