En ce mois de mai, traditionnellement dédié à la célébration des mères à travers le monde, Haïti rend également hommage à la figure maternelle chaque dernier dimanche dudit mois, soit le 28 mai pour cette année 2023. Mais dans un contexte marqué par l’insécurité généralisée et les difficultés d’accès aux axes routiers, la célébration de la fête des mères s’en trouve affectée.
Aux origines de cette célébration
Dans l’Antiquité, les Grecs fêtaient la déesse Rhéa et la fécondité au printemps ; chez les Romains, la fête des Mères, qu’ils appelaient Matraliae, était célébrée en juin. Au 15ième siècle, les Anglais instaurèrent le “Mothering Sunday”, un dimanche consacré aux mères. Aux États-Unis, le “Mother’s Day” est célébré le deuxième dimanche de mai depuis le début du vingtième siècle. En France, la fête des mères a été officialisée en 1950 et se tient le dernier dimanche de mai. D’autres pays dédient tout un mois (comme l’Espagne et l’Afrique du Sud) ou choisissent un jour férié spécifique, comme le 10 mai au Mexique, pour honorer les mères.
À chacun sa manière
Le mois de mai c’est aussi le mois des fleurs, il n’est donc pas étonnant qu’elle se trouve en tête de la liste des cadeaux offerts aux mamans en cette occasion. Au Japon, ce sont les œillets rouges qui symbolisent l’amour maternel. Aux États-Unis, les lilas et les roses sont privilégiés. En Haïti, une « fleur des mères » est portée de manière symbolique sur les vêtements, principalement dans le milieu scolaire. La couleur de la fleur varie : rose ou rouge si la maman est encore en vie, mauve ou noire si elle est décédée. En plus des fleurs, les mamans haïtiennes reçoivent des cartes, des bons d’achats (avec des rabais pendant tout le mois, notamment dans les magasins électroménagers), du chocolat, des paniers remplis de bonnes choses, voire même un massage.
Et aujourd’hui
Cependant, la situation générale du pays ne permet pas de célébrer cette fête de manière aussi joyeuse qu’on le souhaiterait. L’insécurité règne et les principaux axesf routiers sont contrôlés par des bandits, rendant les déplacements difficiles, même à l’intérieur du pays. Cela pose un dilemme pour certaines personnes dont les mamans résident à la campagne alors qu’elles vivent en ville. Renoncer à une visite ou tenter l’aventure pour retrouver leur être cher, voilà les choix qui s’imposent. La capitale est plongée dans une ambiance morne, sans véritable festivité ou « fleurs des mères » en l’honneur des mamans. Quelques initiatives privées proposent néanmoins des services de livraison de fleurs ou de paniers conçus pour l’occasion à des prix variés. Sur les réseaux sociaux, peut-être que les gens seront moins timides et plus enjoués pour exprimer leur amour et leurs souhaits à leurs mamans parce qu’une mère, ça se fête!
Widenie Bruno