Le 12 mai 1820, naissait Florence Nightingale, infirmière et pionnière qui allait poser les bases modernes d’une noble profession: les soins infirmiers.
En 1965, le Conseil International des Infirmières (CII), composé de 130 associations nationales, choisit la date du 12 mai pour célébrer mondialement les infirmiers et les infirmières en l’honneur de tous ceux et de toutes celles qui ont exercé ce métier avec noblesse et en particulier cette grande dame qu’est Florence Nightingale, qui s’y est consacrée corps et âme. Le Conseil a aussi défini ce que sont les soins infirmiers: « Les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration, aux individus de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés – malades ou bien-portants – quel que soit le cadre; ils englobent aussi la promotion de la santé, la prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades, handicapées et mourantes ».
Née dans une riche famille anglaise, Florence a dû s’opposer à eux pour devenir infirmière, à une époque où le mariage était un grand accomplissement dans la vie d’une jeune fille. Elle a quand même pu faire ses études en Allemagne et revenir exercer en Angleterre. Dès ses débuts en 1850, elle a pu constater les conditions d’insalubrité dans lesquelles étaient plongées les hôpitaux, un état favorable à la propagation des maladies. Elle démontre que dans les hôpitaux de Londres, le taux de mortalité est supérieur à celui des malades à domicile. C’est en 1853, avec la mission humanitaire qu’on va lui confier lors de la guerre de Crimée qu’elle va pouvoir y remédier. Elle s’est rendue en Turquie avec une équipe d’infirmières à l’hôpital militaire Britannique qu’elle trouve dans un état déplorable avec les soldats qui mouraient plus d’infections que de blessures de guerre. Étant très douée en statistiques, elle va construire des diagrammes et des graphiques pour démontrer le rapport entre propreté et santé.
Selon les données disponibles, « La dame à la lampe » ainsi surnommée par les soldats dont elle a pris soin s’est aussi occupée des besoins administratifs de l’hôpital en réorganisant les soins et permettant une meilleure coordination. Ses prouesses parviennent jusqu’à la souveraine de l’époque, la reine Victoria qui la recevra avec les honneurs à son retour au pays. De par son expérience et grâce à des fonds recueillis en son nom, elle ouvrira sa propre école d’infirmières, la “Nightingale School and Home for nurses at St. Thomas Hospital” qui formait des infirmières qui elles-mêmes allaient en former d’autres sur le modèle Nightingale. Florence a aussi porté une contribution écrite dans le domaine des soins infirmiers notamment avec son ouvrage le plus connu « Notes on nursing » qu’on utilise jusqu’à présent puisqu’il établit le code des soins lié aux besoins des patients.
De son vivant, la pionnière a été maintes fois consultée pour la pertinence de ses idées telles que: l’hôpital pavillonnaire, le système de soins à domicile, le système Nightingale pour la formation des infirmières etc. Et ce, malgré une maladie chronique appelée fibromyalgie qui l’a clouée au lit durant les 13 dernières années de sa vie. On lui a aussi attribué certaines récompenses comme l’Ordre du mérite ou encore la Croix-Rouge Royale. De nos jours, il existe une médaille Florence Nightingale qui récompense les infirmières et infirmiers diplômés et les collaborateurs et collaboratrices de La Croix-Rouge entre autres. En 2010, trois citoyens Haïtiens ont reçu cette médaille; Germaine Pierre-Louis, infirmière, présidente de la section sud-est de la Croix-Rouge haïtienne; Michaëlle Colin, infirmière en chef au sanatorium de Port-au-Prince et Jude Célorge, chef de l’équipe de sauveteurs de la Croix-Rouge à Martissant (quartier de Port-au-Prince).
Widenie Bruno