Jasmin : Qu’est-ce que t’es devenue grosse, Flore!Ruth : Mais quelle insolence ! Me nourris-je avec ton argent ou quoi? “Va te…”Grelissa : J’ai honte de moi-même. À chaque fois que je me rends à la salle de sport, j’ai l’impression que mon appétit s’intensifie à cause des exercices.Dany : Florence, ça peut te paraitre bizarre mais j’admire ta rondeur, tu sais.Jerôme : “Mr one boule pack, l’argent commence à te sourire”, dis donc. Regarde-toi !
Ici, nous tentons de retranscrire quelques jugements que nous portons fort souvent sur l’apparence physique des uns et des autres dans le milieu urbain haïtien. Sans aucun doute, ceux-là qui en font l’objet, les apprécient différemment. Parfois, certains en rient, ou s’en moquent carrément; tandis que d’autres s’offusquent ou se fâchent. Plusieurs facteurs peuvent entrainer ces types de réactions. L’environnement géographique et culturel dans lequel ils évoluent, leur éducation, leur degré de susceptibilité, leurs expériences personnelles et aussi la perception qu’ils ont développée d’eux mêmes. Voilà pourquoi, de nos jours, il est conseillé prudence et empathie, lorsque nous nous adressons à nos semblables. Dépendamment de celui qui émet ou celui qui reçoit, un commentaire anodin peut provoquer des drames irréparables.
La journée du 04 mars consacrée à la lutte contre l’obésité est aussi un appel à soigner les mots qui pèsent sur notre perception des autres. Par exemple, combien de fois nous leur imposons avec rudesse l’idée de pratiquer une activité physique, alors que la cause de leur surpoids est liée au stress du quotidien, à une insomnie chronique ou un dérèglement hormonal? Nous devons comprendre qu’il s’agit avant tout d’une maladie multifactorielle. Et la meilleure façon d’aider quelqu’un à la prévenir, c’est de se faire dépister. En ce sens, l’avis d’un médecin, d’un psychothérapeute, d’un diététicien compte énormément. L’obésité représente la cinquième cause de décès dans le monde, et provoque le développement de diverses pathologies telles que l’AVC, le diabète, l’hypertension artérielle, le cancer, etc. Enfants et adultes ne sont pas l’abri.
En Haïti, le dernier rapport FAO ayant révélé le pourcentage de personnes touchées, date de 2017 et il s’agissait de 20 % seulement. A présent, nous manquons de statistiques récentes pour nous prononcer sur la situation, mais certains indices comme (l’insécurité sévissant dans le pays, le stress généralisé lié à la pauvreté, l’anxiété et la dépression) pourraient nous porter à croire plutôt à son évolution. L’obésité doit être soignée autant que notre perception de ses victimes. Si nous unissons nos voix, nos regards et nos bras, nous pouvons courtoisement aider des centaines de personnes à la prévenir et à s’en guérir. Qu’elles soient de notre entourage immédiat ou quelque part dans le monde. Et vous, consultez un spécialiste, restez informé et discipliné.