Édité en format audio depuis décembre dernier, “Alléluia Amen” a maintenant une version vidéo qui est en rotation sur la chaîne YouTube de l’artiste et sur les différentes plateformes en ligne. Une fois de plus, la plume pensante d’Haïti nous a délivré un texte profond et qui interpelle les gens. Mais cette fois-ci c’est aux chrétiens croyants que BIC s’adresse.
BIC tizon dife a balancé un morceau coup de cœur titré “Alléluia Amen” au début de ce mois décembre 2019.Tout juste après avoir défrayé la chronique en passant en revue les tares de la société à travers son coup de gueule intitulé a swiv, sorti en oct dernier, c’est sur le secteur religieux que BIC pose maintenant un regard critique.
C’est un artiste qui est souvent en alerte face aux phénomènes sociaux qui bouleversent le pays. Pour concocter son rap, BIC est l’un des rappeur qui fait couler l’encre avec une subtilité hors du commun. Avec sa plume empreinte d’une poésie engagée, le lyriciste se veut être par ses écrits un guide exceptionnel pour ses fans. Et là encore, à travers “Alléluia Amen“, C’est un appel solennel qu’il a lancé aux brebis égarées, lesquelles dit il sont confuses à l’extérieur comme à l’intérieur des assemblées.
À travers ce clip de 6’04”, BIC met en scène une cérémonie religieuse chrétienne, tenue visiblement plein air et pleine nuit. Une façon sûrement pour l’artiste de mettre en lumière les pratiques douteuses de la religion en générale.
À l’entame de la vidéo, on assiste à une cérémonie chrétienne classique, quand soudain surgit une voix au milieu de la salle, qui se lance dans une contre prédication. Une entrée fracassante de BIC qui retient l’attention de l’assistance. Et là, le rappeur poètes scande une homélie de rap, comme pour prêcher la bonne nouvelle aux non croyants. “Se pa mwen k renmen Bondye,
Se Bondye ki renmen m“. Il poursuit avec des propos tranchants qui dénonçent les mauvaises pratiques de l’église.
À travers à cette chanson BIC a interpellé les hommes et femmes de l’église, et tente d’éveiller leur conscience au sujet de leur responsabilité sociale. Puisque selon lui, servir Dieu ne consiste pas à enlever en l’homme la capacité d’appeler à l’existence son bonheur, ou de chercher son bien-être.” Kretyen w bezwen travay pou w fè lajan, depi se lajan pwòp“, à t-il souligné au regard de ceux qui négligent leur potentialité à côté de la religiosité.
À Partir de cette logique on se ramène à un paradigme dans lequel se constate un énorme fossé temporel entre l’idéal de bonheur socialiste et l’idéal que promet la religion. Se basant sur des accomplissements terrestres, l’idéal de bonheur socialiste se heurte contre la vanité. Quant à l’idéal que promettent les croyances religieuses, son triomphe réside uniquement dans le fait que ses réalisations ne sont que pour une vie future. Donc, personne ne peut les contester à présent.
Mais, malgrè toutes les faiblesses des croyances socialistes, le rappeur tient à nous mettre en garde par rapport aux approches religieuses.” M vin ouvè je w sou kèk ministè
K ap mande w pou ret pòv pandan yo posede tout bagay
Di w byen materyèl pa nesesè men yo posede plizyè kay“, a dénoncé tizon dife. Là, pour lui on est plutôt face à une pratique hypocrite au lieu de celle reflétant la réalité de l’amour divin.
Si dans le contexte biblique le fait de s’écarter des ouailles du berger renvoie au sentier d’égarement, pour BIC les brebis égarées ne se retrouvent pas seulement hors des bergeries, mais dans tout les endroits où regnent les doctrines manipulatrices. En fin de compte, entre les félicités de ce monde et les promesses de béatitude san fin des croyances religieuses, BIC nous invite à travers Alléluia amen à faire, en tout état d’esprit, un choix définitif.
RÉDACTION : Bébéto JEAN
RÉVISION ET CORRECTION : Rodly SAINTINÉ & Ravensley BOISROND
COPYRIGHT : Chokarella 2020