Le hit maker a encore frappé un grand coup. Ce 1er novembre, à l’occasion de la fête des morts, Trouble Boy a livré un clip qui est fortement encré dans la tradition haïtienne. L’artiste a une fois de plus épousé les rites et rythmes du vodou pour porter son rap-message, à travers une vidéo intrigante.
Encore une fois, Lord Wensky Jolissaint de son vrai nom, montre toute son affection pour les rituels vodou et la culture rurale. Dans ce nouveau clip de 5 mn 35 s, c’est la péninsule du sud et ses coutumes qui ont été mises en valeur. Le natif du cap haïtien met en scène à travers cette vidéo, des parents provinciaux usant de la sorcellerie, pour se venger d’un player qui a mis enceinte leur fille, et se décline de toute responsabilité. Une pratique très courante dans notre culture de peuple.
Au tout début du clip c’est un logo estampillé : “Gran plantè systèm“, le label de Trouble Boy ; suivi du symbole de Alfaméga du jeune réalisateur haïtien Dominique Télémaque, qui s’affichent. Et clip s’ouvre sur une scène funeste montrant un père et une mère qui transportent un jeune homme visiblement ensorcelé, et qui l’ont livré vif aux morts dans un cimetière. Cette scène funèbre décrit l’épilogue de l’histoire que raconte le jeune rappeur, qui se fait le personnage principal dans l’histoire.
Le clip raconte l’histoire de deux jeunes amis (players) qui se décident d’aller faire la teuf aux Cayes (ville de la péninsule du sud), et qui, sur la route ont pris en stop une belle jeune fille, dont Trouble va vite tomber raid dingue. Et sans se faire discret le player exprime ses désirs :
” San pase pa 4 chemen, nou koumanse koze.
Avan nou rive 4 chemen,
Nou gentan kite stad koze […] “ Scande l’artiste d’une voix enjouée.
Et le déroulé du clip tant intrigant que captive nous montre tout le talent du réalisateur et nous laisse imaginer les prouesses techniques que l’équipe de tournage a du faire, pour produire une vidéo si vivante, même si parle en partie des morts.
À travers cette vidéo, Trouble Boy traduit très cette pratique culturelle, qui s’inscrit dans nos traditions ancestrales, et qui perdure aujourd’hui encore. Sous un son mélangeant trap et rythmiques vodou, porté par une poésie légère, presque fantaisiste, comme à son habitude ; un flow saccadé, le rappeur a dépeint une réalité connue de tous mais dont personne ne veut parler ouvertement.
Cette chanson qui sonne comme une mise en garde à l’intention des (matcho) players, charrie une part de nos traditions et coutumes. Portée par un clip qui mélange surréalisme et réalité du quotidien, la chanson 3 M nous décrit deux mondes parallèles, et nous met face à nos réalités.
Et c’est pas pour rien si à peine sorti, le clip connait un grand succès sur les réseaux sociaux. C’est vraiment un travail de qualité qui mérite d’être apprécié. Et Déjà le clip cumule plus de 200 000 vus sur YouTube, en moins d’une semaine. On peut dire que l’artiste s’approche petit à petit de son ambition de glaner au moins 3 Millions views avec 3 M.
RÉDACTION : Bébéto JEAN & Christelle PIERRE LOUIS
RÉVISION ET CORRECTION : Rodly SAINTINÉ