YOUSSOUPHA est en Haïti pour un concert unique, à l’occasion du cinquième anniversaire de Ayibopost, ce vendredi 5 juillet au Parc Historique de la Canne-à-Sucre. Un concert de rêve pour le rappeur français, d’origine congolaise. Il l’a dit, lui-même. Longtemps fasciné par l’histoire d’Haïti, premier peuple noir libre du monde, le lyriciste bantou rêvait de découvrir la richesse culturelle de ce pays fabuleux.
Bercé par la culture française, le fils de Kinshasa n’a pourtant jamais oublié ses racines et porte dans son rap toute l’âme culturelle de son Congo natal. Une âme qui le connecte et le rapproche naturellement d’Haïti. Puisque la RDC et Haïti sont liés par un cordon culturel ancestral. Mais pour le peu qu’il sait du pays, YOUSSOUPHA a toujours été en admiration face à l’histoire glorieuse de ce vaillant peuple qui a vaincu la puissante armée française en 1803.
Voulant toujours se rapprocher davantage de notre culture, le rappeur côtoie des gens de la diaspora haïtienne en France et nourrissait le désir de connaître ce pays magique un jour et de découvrir sa culture, tant mystérieuse que riche. C’est pour lui, comme un noir désir qui se réalise. Et s’il est ici aujourd’hui, c’est que Dieu l’a voulu. A-t-il dit, lors de son arrivée à l’aéroport ce mardi.
Reçu chaleureusement par la délégation de Ayibopost, YOUSSOUPHA a fait ses premiers contacts avec notre culture par des objets symboliques du terroir, qui lui ont été offerts en cadeaux : un ‘’makout kouzen” ; un maracas et sans oublier un t-shirt de la sélection nationale et le drapeau haïtien qu’il a fièrement arboré sur son dos. Pour YOUSSOUPHA, sa venue en Haïti symbolise la rencontre fraternelle de deux peuples historiquement et culturellement liés, mais séparés par la déportation.
HAÏTI ET CONGO, UN LIEN FRATERNEL TANT SUR LE PLAN HISTORIQUE QUE CULTUREL
Pour si éloignées géographiquement que sont les deux terres, elles ont un lien historique et culturel très profond. Nos ancêtres sont des afro-descendants venus du Congo et d’autres régions d’Afrique. Intimement liées par l’histoire de l’esclavage et de la colonisation, les deux nations partagent aussi les mêmes gênes ethniques et des traits culturels communs, et qui se manifestent dans le vodou.
Et le Vodou, qui est l’essence culturelle haïtienne, est d’origine africaine, nigéro-congolaise et plus anciennement bantoue, car venant de la double région des bassins du Fleuve CONGO et des GRANDS-LACS. Donc cela dit, il appert que ces deux peuples se baignent depuis toujours dans le même bassin culturel. Mais il n’y a pas seulement la culture qui les unit.
Tout au long de leur histoire de peuples, la terre de Patrice Lumumba et celle Jean Jacques Dessalines ont toujours entretenu des liens fraternels très forts. Car, au lendemain de l’indépendance de la RDC, soit le 30 juin 1960, des intellectuels haïtiens ont été aider la jeune démocratie congolaise à se mettre sur les rails. Et depuis lors, les deux peuples gardent ce lien fraternel qui les unit. Et la visite du Prims Parolier en Haïti cette semaine, s’inscrit dans cette dynamique de fraternité et partage culturel. Une façon pour lui, sans doute, de retisser des liens ancestraux profonds, enfouis dans l’oublie.
Et son concert, prévu pour ce vendredi 5 juillet au Parc Historique de la Cannes-à-Sucre, épouse aussi cet esprit de fraternité, de partage culturel. Ce spectacle compte non seulement pour le cinquième anniversaire de la plate-forme médiatique en ligne, Ayibopost, mais aussi pour une rencontre de la culture bantoue avec la culture vodou. Le public haïtien est donc convié à vivre cet événement historique, un mélange de cultures africaines et haïtiennes, dans une orgie de rites et rythmes.
RÉDACTION : Rodly SAINTINÉ
RÉVISÉ ET CORRIGÉ PAR : Ravensley BOISROND
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Michel Dumas
Très ravi de lire cet article